Nouvel Empire

[Simeon, Nouvel Empire]

Un énorme vaisseau de guerre fonçait rapidement à travers les brumes spatiales. Son champ de force brisait des asteroïdes par dizaines sur son passage.
Le long des quinze kilomètres son énorme coque reluisaient des lumières discrètes, qui révelaient un alliage ancien. En lettres d'or étaient gravées les mots "Nouvel Empire", puis sur la poupe "Stannel VI" avec comme port d'attache en lettres quasiment effacées "Santanni". Par certaines fentes habilements placées, des canons pointaient dans toutes les directions, leur calibre tenant l'ennemi en respect. A l'intérieur régnait comme à l'habitude une effervescence importante. Un homme au regard de feu et en habit flamboyant et pourpre de Grand Amiral de l'Empire, brillant de pierreries,d'or et de métaux précieux semblait régner en maître sur les matelots et soldats qui se déplaçaient en tous sens. Il portait en sautoir l'Ordre de Stannel, ainsi qu'un nombre considérable de décorations de tous pays et états. A la ceinture, il ceignait un sabre d'honneur et un pistolet atomique lourdement décoré du Soleil et de l'Astronef stylisés et de divers signes. Le visage de l'homme était tanné et fatigué, mais son regard était toujours ferme et brûlant. Son âge était indéfinissable, de part même la vivacité de la jeunesse qu'il montrait en toute circonstance, et la noblesse de l'âge avancée qu'on lui attribuait. Il était de coutume de le qualifier d'homme entre deux âges.
Cet homme avait pour vis à vis une femme. Contrairement à son vis-à-vis, cette femme était vêtue d'une robe simple et sobre, d'un blanc étincelant, légèrement brillant tout en étant feutré. Cette robe était un plaisir pour les yeux du premier venu et avait en général pour effet de subjuguer ceux dont le regard se posait sur elle. Cette femme, entouré par cette clarté blanche, avait des traits d'une finesse particulière. Son visage, bien que lisse, n'était pas celui d'une jeune fille, mais celui d'une femme de responsabilité. A y regarder de plus près, c'était l'expression du visage, la lueur qu'on pouvait lire dans ses yeux qui donnait l'impression d'une femme aux lourdes responsabilités, d'une femme calme, pausée mais à l'esprit vif. Il semblait la traiter avec une grande déférence, et la guidait dans les couloirs étroits mais brillants de propreté du batîment de guerre. Après avoir franchi de nombreuses coursives, il la mena dans un wagon dégrav dans lequel ils prirent place, utilisant les grands axes qui servaient à se déplacer dans l'immense vaisseau. Après quelques minutes de voyage par ce mode de transport, ils débarquèrent et montant un escalier sur lequel était déployé un riche tapis ouvragé d'Anacréon, pénétrerent dans une salle tandis que l'on ouvrait la porte à deux battants, démesurée comme tout dans cet appareil. La salle en elle même était immense et un champ de force immense permettaient à ceux qui y festoyaient lors des légendaires dégustations de pingouin d'observer la clarté des étoiles. Mais l'homme ne s'attarda pas, pas plus que sa digne collègue, continuèrent à marcher d'un pas mesuré en devisant de choses et d'autres notemment sur la saveur incomparable des pingouins face à laquelle la femme restait sceptique. Il empruntèrent ensuite un ascenceur antigrav qui les souleva dans une montée vertigineuse de plusieurs centaine de mètres pour après quelques couloirs les mener dans une salle des commandes où s'affairaient nombre de techniciens portant les armes du Prince Simeon à l'épaule, comme tout l'équipage par ailleurs. Là, on interpella le fier seigneur :
"-Son Excellence le Prince Simeon ! Sel...Dieu soit loué, nous allions justement vous faire appeller d'urgence
-Qu'y-a-t-il Sergent Zolver? répondit d'un air étonné le Prince, en déchiffrant le nom de l'homme sur son uniforme.
-Une escadre de croiseurs de bataille en réparation viennent d'être repérés. Ils portent l'emblème de la Fondation, votre Excellence !
-Merci de votre promptitude de réaction, sergent, retournez à votre machine et déclarez le branle-bas de combat dans le Stannel VI.
-Déesse Athina !, appella Simeon, en se retournant vers celle qui se contentait d'observer d'un air blasé les préparatifs de bombardement.
-Eh bien, mon cher Prince, que se passe-t-il ? Allez vous livrer bataille à notre ennemi de toujours, le tyran de tous les hommes libres, la Fondation ?
-Il apparaît que oui, Déesse Athina. Nous avons repéré un groupe de croiseurs en réparation en zone neutre. Ils portent les bannières de Terminus. Une escadrille de chasseurs légers est déja partie en reconnaissance pour mener un raid d'avertissement et tester les défenses ennemies.
-Hum...êtes vous sûr que ça soit une bonne idée ? Je veux dire...ils doivent être solidement défendus ces croiseurs...
-Advienne que pourra. Radio ! Qu'annonce le commandant d'escadrille Manlio au sujet de la base adverse.
-Elle serait lourdement fortifiée, en artillerie notemment. De plus les croiseurs sont pour la plupart opérationnels et il n’a pu épargner ses appareils que grâce à des manœuvres de retraite rapide.
-Hum…je vois. Radio ! Signalez au Colonel Haut Rodric que je veux que tous les appareils de la Flotte Embarquée soient prêts à la bataille dans une demi-heure. Excepté la Garde Pourpre, s’entend. Je tiens tout de même à ce que ces vaisseaux soient prêts à prendre l’Espace de la soute 4. Messieurs, nous allons affronter les tyrans »
A ces mots, tous sourirent, convaincus qu’ils étaient de la victoire, comme d’habitude.
« -Prince Simeon
-Déesse ?
-Êtes vous sûr que cet affrontement soit une idée raisonnable ?
-Non, il est même franchement déraisonnable. Mais que voulez vous…je suis terriblement las. Les guerres m’ont usé, et la lutte pour la Liberté que j’ai entreprise, il appartient à d’autres de la prolonger.
-Vos hommes courent-ils dont à une mort certaine ? Voilà quelque chose que je me garderais de vous recommander.
-Certes pas. J’ai confiance à la robustesse du Stannel VI. Vous savez, trois vaisseaux de cette classe furent commandés au temps de la splendeur de l’Empire. Ils étaient prévus pour être les plus puissants croiseurs de bataille jamais conçus par l’homme, mais surtout les plus énormes. Cet appareil peut abriter dans sa coque sept croiseurs de type X27 en volume. Ce fut donc les chantiers navals de Santanni qui se chargèrent de cette tâche titanesque. La Marine Impériale alloua pendant des années les fonds, mais les travaux de construction n’étaient pas finis lorsque de besoins plus urgents là détournerent de cette tâche, ainsi que la Couronne. Cette coque semblait donc condamnée à rouiller lorsque je décidais de terminer le vaisseau de mes propres deniers, bénéficiant entre temps des technologies les plus modernes que la Fondation gardait jalousement pour elle et que d’autre ont offert à l’Univers…Depuis, il vogue de bataille en bataille. Il fut présent au dessus de Véga durant la crise avec les Prétoriens, et a de nombreux autres faits d’armes à son actif. Enfin, mes hommes sont les meilleurs de la Galaxie, et en dernier recours, il me reste toujours ma Garde Pourpre. Le Stannel VI est défendu par un bouclier immense, que trois réacteurs hyperatomiques aident à maintenir en état de marche. Toujours est-il qu’il n’est pas invincible. C’est pour cela que je crains que nous devions nous séparer ici. Oh ! Je sais bien que vous ne fuyez jamais le combat contre les tyrans, mais celui ci est mien, et je vaincrais ou serait vaincu seul. De plus je sais que d’importantes responsabilités requièrent votre attention au Palais du Nouvel Empire, et si cette bataille pourrait n’être qu’une escarmouche, elle pourrait aussi dégénérer et il est inutile de risquer votre vie inutilement. D’ailleurs partira avec vous tout le personnel civil non indispensable. Aussi, je vous supplie de ne pas insister et de prendre l’espace tant qu’il en est encore temps.
-Puisque c’est ainsi, je céderais. Vous êtes un homme brave, Prince.
-Et vous une femme d’exception, Déesse. Gardes ! Conduisez cette dame à son vaisseau, dans l’alvéole n°386. Adieu ! »
Tandis qu’un petit appareil jaillissait de son sein, le mastodonte continuait à manœuvrer. Les canons pointaient depuis leurs sabords, et une escadrille d’appareils légers de reconnaissance assez amochés rentrait à la base. Soudain, le croiseur disparut. Il venait de passer en hyperespace, pour réapparaître quelques dizaines de parsecs plus loin, au cœur d’un complexe de vaisseaux lourds portant l’emblème de la Fondation la plupart entourés d’échafaudages automatiques de réparation, mais certains semblant flambant neufs. Immédiatement, une centaine d’appareils gris aux armes du Prince Simeon se mirent à sortir de leurs soutes respectives. Le Stannel VI apparaissait comme un tigre au milieu des chatons.
A bord du Poste de Surveillance 43 de la Base AZ26 de la Fédération de la Fondation en Zone Neutre
"-Galaxie !! Hober, tu ne vas pas croire ce qui vient d'apparaître sur nos radars. Un immense vaisseau de guerre semble faire route vers nous. Je n'en jurerais pas, mais je ne connais qu'un appareil de ce type...
-Ah ah ah...Anctus, tu ne vas tout de même pas me dire qu'on vient de repérer le Stannel VI ?
-...si...
-Qu'attends tu pour transmettre l'aler..." Il n'eut pas le temps d'en dire plus. Un rayon venait de pulvériser le poste de surveillance.

Le Prince Simeon, toujours dans la salle des commandes, recevait des dizaines de rapports.
« -Radar, quelles sont les pertes ?
-Excellence ! Nous avons apparemment détruit un croiseur de type X32. Nous n’avons aucune perte pour le moment. Les quelques pièces qui ont pu ouvrir le feu sur nous ont vu leurs salves absorbées par nos boucliers. Quelle doit être la prochaine cible, Excellence ? Des appareils en réparation s’etendent sur des centaine de kilomètres dans cette zone.
-Ordre à toutes les escadrilles de se disperser et de faire feu à volonté. "
Aussitôt, les petits appareils partirent en tous sens, répandant le feu et la destruction. Mais les systemes de défense automatique se mettaient en place, et déja trois astronefs avaient été réduits en poussière.
De plus, une dizaine de croiseurs commencaient à manoeuvrer de manière à encercler le Stannel VI
"-Excellence ! Croiseurs à 10 heures ! A 15 heures ! Excellence, nous sommes encerclés.
-Du calme messieurs."
Flegmatiquement, le Prince donnait des ordres par l'holo-phone géant de la salle des commandes qui étaient retransmises à tout le vaisseau
"-A l'artillerie embarquée! Feu à volonté ! Feu ! Qu'on place les missiles Artémis dans leurs tunnels."
Aussitôt, d'immenses fusées prenaient place dans des conduites. Sur leur flanc était gravé en lettres d'or : "Mort à qui me voit". Et elles semblaient bien prêtes d'accomplir leur mission de terreur. A l'extérieur, la situation devenait critique. Treize appareils modernes, chacun représentant un dixieme de la taille du Stannel VI livraient un combat de titans à l'immense vaisseau. Des rayons volaient dans tous les sens, mais le bouclier du Stannel VI encaissait tous les chocs, alors que déja deux croiseurs ennemis s'étaient retirés, séverement touchés. Cependant, les autres faisaient feu de plus belle, et il apparut que le bouclier semblait proche de la rupture, et avait déja laissé passé quelques projectiles qui étaient venus s'écraser contre le blindage du Stannel VI. C'est alors que jaillirent trois des missiles Artémis. Relativement lents, deux d'entre eux purent être interceptés, mais le troisième traversant tous les systemes de défense vint s'écraser contre une batterie d'artillerie ennemie. Aussitôt, une intense déflagration eut lieu. La batterie d'artillerie fut littéralement pulvérisée, tandis que trois croiseurs X31 pris dans l'onde de choc se brisaient en multiples morçeaux.
"-Par Seldon !" s'exclama le Commandant Mallow, capitaine du Smyrno, croiseur de bataille de la Marine de la Fédération de la Fondation. "Qu'est c'est que ça, mille étoiles de la Galaxie ! Avec une arme pareille dans les mains de nos ennemis, le combat est assurément inégal. Transmettez à l'escadre l'ordre de se replier sur le Secteur N°2. Avec la concentration d'appareils qu'il y a là bas, si ce monstre arrive à s'ouvrir un chemin, je quitte la Marine ! Transmettez le rapport de bataille au Général Hardin, commandant de la base."
A l'extérieur, la fureur du vieux guerrier semblait se dechaîner. Les escadrilles d'astronefs légers du Prince, galvanisées par ce succès chassaient de plus belle leurs homologues ennemies. L'escadre de croiseurs de bataille, ayant rompu sa formation, était poursuivie avec une vivacité extraordinaire pour sa taille par le Stannel VI. Un choc subit secoua celui-ci lorsque fonçant à travers le nuage de débris qui restait du combat, il heurta par la proue un vaisseau ennemi qui explosa dans une déflagration silencieuse dans le froid de l'Espace.
"-Poursuivez les ! Que diable, poursuivez les, drôles ! Nous allons réduire ces immondes tyrans en cendres." s'exclamait le Prince Simeon
"-Etes vous sûr que ça soit une bonne idée, Excellence...je veux dire, les Artémis restants ne sont pas terminés et ne sont pas équipés de cette nouvelle génération d'ogives ! » déclara un officier radar
« -Que m'importe ! Nous allons les détruire par le feu de notre artillerie ! Vous allez donner l'ordre aux escadrilles Alpha et Gamma de se rassembler et de nous couvrir.
-Les escadrilles Alpha et Gamma ont été détruites à 63 %, Excellence, leur puissance de feu ne sera donc pas très élevée !
-Obéissez, Lieutenant, où je vous fais jeter dans les cachots ! »
A l’appel de leur vaisseau mère, les petits appareils formaient de nouveau leur groupe, séverement réduit à moins de la moitié de ses effectifs, tandis que les escadrilles Thêta et Pi continuaient leur mission de mort. Le Stannel VI progressait lentement sous le feu ennemi. Toutefois,aucune résistance organisée ne lui fut opposée jusqu'à ce que l’escadre ne parvienne au entre nerveux de la Base. Là, autour d’une station spatiale qui s’étendait de manière tentaculaire, se referma un piège aux machoîres d’acier. De nulle part apparurent une cinquantaine de vaisseaux qui à la manière d’une sphère, s’installerent de façon à ce que l’escadre du Prince ne puisse ni s’enfuir, ni avancer. A ce moment, dans la salle des commandes du Stannel VI, apparut sur l’écran géant le visage froid et fermé d’un officier haut gradé de la Fondation
« -Avis au croiseur Stannel VI portant les emblèmes Impériaux. Iici le Général Publis Darell, Commandant de cette base. Nous vous sommons de vous rendre dans l’instant et de déposer les armes, ou de périr. Cet ultimatum prendra fin dans trois minutes. »
A ces mots, le Prince Simeon se précipita sur le micro, et devant l’assistance médusée, déclara d’un ton solennel :
« -Messieurs de la Fondation, tirez les premiers ! »
Le visage de l’officier, de froid, devint rageur d’être privé de la gloire de la capture du plus grand navire de guerre jamais construit. Immédiatement, retentirent dans tous les vaisseaux du Prince Simeon l’alarme caractéristique que provoque le verrouillage par des vaisseaux ennemis. A ce son, les cent trente vaisseaux légers que comportait l’escadrille de la Liberté se jetèrent avec furie sur des adversaires à la fois plus nombreux et plus puissants. Sous le firmament étoilé, la rage des hommes se déchaînait. Le Stannel VI avait déjà mis trois coups au but, détruisant à chaque fois la cible, lorsqu’il se retrouva face à face avec le vaisseau amiral ennemi, le Terminus avec à son bord le Général Darell. Chacun des vaisseaux tira trois bordées, sans succès, et il semblait que le combat allait s’achever sans vainqueur, mais c’était sous estimer la hargne de combattants de la Liberté. Le Stannel VI, encaissant les tirs conjugués de toute la flotte ennemie, qui devait manœuvrer pour échapper aux insaisissables appareils légers de Siméon, fonça sur le Terminus, et l’éperonna, brisant l’appareil ennemi en deux. Mais la situation devenait critique. La plupart des vaisseaux légers avaient été détruits par d’autres appareils mono-pilotés qui arrivaient sans cesse en nombre plus grand. Soudain jaillirent trente appareils plus étranges les uns que les autres. Ils portaient l’emblème de la Garde Pourpre du Prince Siméon, une tête de mort rouge, et aussitôt commencèrent à répandre la mort et la destruction autour d’eux. Ils encaissaient sans peine les tirs des corvettes ennemies, et leurs pilotes montraient bien leur expérience et leur maîtrise de leurs vaisseaux. Le Terminus se retira derrière son escadre.
Peu à peu toutefois, les troupes ennemies reprenaient leur domination, car des renforts arrivaient par dizaines, tandis que le Stannel VI restait désespérément seul face à la horde de ses ennemis.
C’est alors que pour la deuxième fois, le Terminus s’avança au combat, alors que le Prince Simeon venait de détruire grâce à son vaisseau amiral un croiseur lourd ennemi.
« -Excellence ! Le vaisseau amiral ennemi ouvre le feu sur nous !
-Courage ! Nous ne sommes pas sans espoir ! La générale Manella Mummery doit arriver bientôt avec la flotte combinée au complet ! s’exclama Simeon, d’une voix qu’il s’efforçait de rendre convaincante.
-C’est une grande nouvelle, Excellence, mais… »
A ce moment, une grande secousse se fit entendre dans tout le vaisseau.
« -Galaxie ! Ce rafiot va-t-il m’abandonner maintenant ? Lieutenant, quelles avaries ?
-D’importants dégâts sur le générateur de bouclier, Excellence, et je crois qu’un des réacteurs est en feu.
-Quel est le point le plus faible du dispositif ennemi, radar ?
-A huit heures, se trouve le batiment le plus léger de toute la flotte ennemie. Apparemment, il n’est même pas équipé de canons d’un calibre assez élevés pour qu’ils soient dignes de nous tirer dessus, ça doit être pour ça qu’il reste muet et qu’il se tient tous feux éteints.
-Bien, foncez ! s’exclama le Prince, tandis que deux autres chocs ébranlaient le croiseur »
Le mastodonte se mit en route à travers l’Espace, mordant au piège du général Darell avec des dents d’acier. Il concentrait tout ses feux sur un appareil de taille bien plus réduite, qui arborait fièrement le nom de Siwenna . Il se tenait à quelques dizaines de kilomètres à peine du Stannel VI lorsque celui ci commença à freiner brusquement.
« -Grande Galaxie !!!!!!!! Excellence, ce vaisseau émet sur une longueur d’onde étrange !!!! C’est un brulôt chargé d’explosifs !
-Un piège de ce fourbe de général ! Machines arrière, toutes !!!
-Mais…mais…il avance, Excellence !!!
-Feu à toutes les pièces sur ce vaisseau ! Feu à volonté ! Feu !
-Excellence ! Il avance malgré tout ! Excellence, il nous reste trois minutes avant l’impact et donc la mise à feu de ce qu’il y a dans ce vaisseau, et je suis prêt à parier qu’il y a assez d’explosifs atomiques là dedans pour détruire une planète en cendres.
-Enclenchez la procédure de saut en hyperespace ! Ordonnez à la Garde Pourpre de réintegrer les cales du Stannel VI le plus rapidement possible. »
Ce faisant, le Prince Simeon s’empare du mégaphone
« -A toutes les machines ! Mettez toute l’energie disponible pour activer les générateurs d’hyperespace. »
Une foule de signaux s’allumèrent rapidement sur les écrans de bord. Les pilotes s’activaient sur leurs commandes.
« -Réacteur 1, paré ! Réacteur 2 paré (…) Réacteur 19, paré ! Propulseurs à tritiums, parés ! Générateur d’hyperespace, paré ! Tout est prêt, Excellence ! Mais avec la quantité de feraille qui est autour de nous, je ne vous garantis que 15 % de chances de saut correct. Où allons-nous ?
-Allons à … »
A ce moment, une derniere particule acheva de se désintegrer dans le minuteur des explosifs du brûlot ennemi et une énorme déflagration atomique eût aussitôt lieu, brisant l’épais blindage du Stannel VI pour venir s’écraser sur les réacteurs atomiques du vaisseau. Au moment où la marée de flammes les atteignit, les matériaux hautement combustibles s’enflammèrent et trois nouvelles explosions eurent lieu, encore plus puissantes que les précedentes . Au loin, on pouvait voir les superstructures de labase de la Fondation prises dans la tourmente, tandis que les vaisseaux ennemis reculaient en désordre face à ce dernier coup de l’ennemi abattu. En effet, le terrible tourbillon qui se dégageait s’était révélé bien plus considérable que ne l’aveint prévu ces instigateurs. Dans le froid de l’Espace, cependant, le Stannel VI réduit à l’état d’épave carbonisée commençait une longue dérive…
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Liberté & Libre Arbitre

[mescaline]

waaaaaaaah
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Postulante.
Emmerdeuse.

[Arkos]

Toutes mes félicitations, Simeon !
Un texte d'une grande qualité et plaisant à lire.

Mais rassurez-moi : cela ne sous-entend pas que vous quittez la Galaxie Fondation?

[Simeon, Nouvel Empire]

Bon, eh bien il s'agit bel et bien de la clôture pour un très long moment, peut-être même définitivement de l'histoire du Prince Simeon, qui depuis trois ans a mené le combat pour les causes chères à son coeur sous diverses bannières, la sienne et celles d'un certain nombre d'alliances, avec une main sur le désintegrateur et l'autre sur une cuisse de pingouin, devant une table bien remplie. Enfin bon, c'est fini quoi.
Pourquoi ? Bah...j'ai joué longtemps à Fondation (premier compte septembre 2001) en faisant de temps en temps de petites pauses pour que la lassitude ne s'empare pas de moi. Récemment, j'ai joué une mission, mais le coeur n'y était plus trop, peut être parce que la seule tactique valable aujourd'hui consiste à faire tourner une cinquantaine d'X32, peut être aussi parce que j'ai trop joué, parce que j'ai vu la communauté s'entre-déchirer pour des causes futiles. Vous l'avez remarqué, le Sparlord d'autrefois a bel et bien disparu, et depuis quelque mois je ne postais que deux ou trois messages par semaine sur quelque forum que ça soit, simplement parce que je n'y retrouvais plus guère l'ambiance de jadis.
J'espère sincèrement que Fondation le jeu redeviendra ce qu'il fut autrefois, et je voudrais remercier tous ceux que j'ai pu croiser, affronter, défier, aider durant ces années de jeu, et je vous souhaite tous de continuer à vous amuser autant que moi depuis 2001 !
@+++++++++++++

Le joueur

PS : Je reviendrais sans doute de temps en temps faire un tour
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Liberté & Libre Arbitre

[mescaline]

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Postulante.
Emmerdeuse.

[SandStorm]

Un homme de grande taille, à la carrure imposante et aux traits marqués s'approche du petit groupe réunis autour du Prince Siméon. Il est habillé tout de noir, et l'on distingue nettement deux éclateurs de luxe de part et d'autre de son ceinturon. Il s'arrête à la hauteur du Prince Siméon et d'un hochement de tête empli de respect, annonce :

"Prince Siméon, je me présente à vous : Kreshan Tarro. Nous n'avons pas encore eu le plaisir de nous rencontrer. Je suis le bras-droit de mon vénérable Maître SandStorm. Il n'a pas pu venir vous rencontrer en personne, il est en pleine conversation avec le seigneur Eclipse. Néanmoins, il a tenu à ce que je vous fasse parvenir sa plus grande tristesse et son boulerversement intense après avoir appris votre souhait de vous écarter de nous quelque temps.
Il tient, de plus, à ce que vous me transmettiez un moyen fiable de communication avec vos services afin de pouvoir plus longuement vous faire part de sa sincère désolation.
Moi-même, je suis affligé par une telle décision, mon Maître m'a tant parlé des Anciens tels que vous. Je ne puis trouver les mots qui exprimeraient ma tristesse de ne pouvoir vous connaître mieux, vous, dont mon Maître m'a toujours fait les éloges."

Kreshan Tarro s'arrête un instant et semble tendre l'oreille dans le vide, comme pour capter un son que lui seul pourrait entendre. Puis, il reprend :
"En outre, sachez que mon Maître vous offre logis et couvert illimité quand vous le désirez lors de vos pérégrinations, à bord du fleuron de la flotte du Royaume du Corbeau : le croiseur X32 CROW. Vous y serez accueillis, vous et vos fidèles, comme il se doit avec tout le respect qui revient de plein droit à des hommes de vos rangs.
Prince Siméon, mes respects les plus sincères, je m'en retourne désormais auprès de mon Maître et vous souhaite tout le plaisir d'une retraite temporaire, je l'espère."

Le bras droit du seigneur SandStorm se courbe de nouveau devant le Prince Siméon, fait volte-face puis repart en direction de l'aile Ouest, au sombre bureau du seigneur Eclipse.
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-----SandStorm-----
Maître du Royaume du Corbeau.
Fondateur-dirigeant de la S.A.R.L.

[Athina]

Deux minutes plus tard, Athina se trouvait dans une navette rapide, au sigle de la chouette avec les initiales NE. Les civils se serraient comme ils le pouvait dans l'espace réduit de l'astronef. En très peu de temps, une distance raisonnable fut mis entre le Stannel et le petit appareil, afin de ne pas être géné par le futur saut hyperspatial du Stannel.

Il est évident que ce secteur était peu sur mais Athina demanda que l'on reste en attente pendant quelques minutes. Ce furent des minutes très longues, horriblement longues. Des minutes où sur son écran, elle vit la désolation des combats, les croiseurs et leurs équipages exploser de droite et de gauche. Des minutes où petit à petit elle vit les hommes du prince Simeon perdre pied petit à petit, se défendant jusqu'à la mort, avec force et honneur contre un ennemi qui lui était largement supérieur au nombre. Des minutes terribles qui ne tendaient que vers un point, qui n'étaient là que pour préparer cet instant, l'instant où une énorme boule de feu embrassa et illumina ce secteur, l'instant où le Stannel explosa, l'instant où moururent des hommes libres, dévoués à la défence de cette juste cause.

Le visage serein de la déesse n'était plus. A la place était figé un masque, celui de la peine, celui de la tristesse. Il lui fallu un énorme effort pour sortir de sa torpeur et une larme au coin du l'oeil, ordonna le départ. Elle ne pouvait risquer la vie des civils qui étaient sous sa protection et devait donc les déposer sur une planète sure à quelques centaines de parsec. Il leur fallu quelques heures à elle et ses hommes pour faire l'aller retour. A nouveau sur le secteur, tout trahissait les violents combats qui venaient d'avoir lieu. De partout où se portait le regard ce n'était que débrits métalliques. Parfois pouvait on voir flotter dans le vide sidéral un bout de combinaison spatiale, un peu plus loin croisait on les plateaux repas des équipages à jamais perdus.

Athina savait que la Fondation se serait retiré pour penser ses plaies. La Fondation n'attaque que lorsqu'elle a une puissante écrasante fasse à son ennemi. Blessée comme elle l'avait été, il était évident que l'armée de la fondation serait allé penser ses plaies bien au chaud là où elle ne risquait rien. Pendant des heures, tous les scanners en marche, l'astronef explora tout le secteur du combat. Et rien. Rien. Rien que ce silence.

A bout de ressources et d'espoir, la déesse Athina ordonna qu'on mette le cap sur le palais. Il n'y avait maintenant plus aucune chance de trouver des survivants parmis les décombres. De plus la Fondation enverrait surement une nouvelle escadre lourdement armée qui se chargerait d'enlever les débrits de ses propres croiseurs afin que cela ne nuise pas au film de propagande qu'il n'allait pas manquer de tourner et diffuser prochainement. La fatique se lisait sur le visage de la déesse. La fatigue et la colère. Ils paieront, il faudra qu'ils payent, en mémoire des combattants morts ce jour, en souvenir d'un de ses amis proches.