Fièvre d'essaimage

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Reproduction/Essaimage
Vos remarques au webmaster

Quelques rappels :


Les causes de l'essaimage :



Pour favoriser un état d'essaimage, il suffit donc de réduire le volume de la ruche, de bien la calorifuger et de favoriser la ponte de la reine par un nourrissement approprié.

Inversement pour prévenir l'essaimage il faut :

Compte tenu de ces différents rappels, il s'agit maintenant de traiter non pas de l'essaimage habituel, caractéristique des colonies ayant à leur tête une reine un peu âgée, que l'on peut prévenir en partie (voir bulletin n° 6 mai 92, n° 18 de mai 96 et n° 33 mars 2001), mais plutôt de considérer cette fièvre qui touche subitement un grand nombre de colonies du rucher, quel que soit l'âge de la reine et qui survient malgré les précautions habituelles.



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Après une période de développement printanier très favorable (température élevée) abondance de pollen, miellée prolongée de colza, pissenlits, fruitiers, les colonies peuvent atteindre un seuil maximum de développement favorisant l'élevage royal et ainsi l'essaimage si a cela succède une période de claustration un peu prolongée ; la population augmente beaucoup et la fièvre d'essaimage survient, d'abord sur les colonies les plus développées ayant des reines plus âgées ( celles qui ont fait un élevage précoce des mâles) puis sur toutes les colonies fortes.
Si l'apiculteur n'intervient pas rapidement aux essaims primaires succéderont les essaims secondaires qui videront les ruches de leur population compromettant ainsi toute chance de récolte.

Que faire ?

Si on observe un élevage royal abondant laissant présager un essaimage prochain, il est possible de le supprimer entièrement et régulièrement (tous les 8 jours) pendant toute la période de la fièvre qui peut durer trois semaines. C'est un travail fastidieux et délicat qui nécessite du doigté, de la rapidité et une bonne vue pour apercevoir les oeufs au fond des ébauches de cellules royales. Pour ce faire, il est préférable de secouer les abeilles de chaque cadre avant de pincer toutes les cellules royales. Une seule oubliée et l'essaimage est possible à nouveau. La colonie va alors poursuivre son développement et atteindre des records de population qu'il faudra bien sûr loger dans un espace suffisant.
Il est néanmoins préférable de sortir de cette situation trop favorable en diminuant le nombre d'abeilles et de cadres de couvain, en prélevant un essaim artificiel conséquent. Dans une grosse colonie (de 9 cadres de couvain) cela soulagera pendant une semaine au moins car les naissances s'accélèrent et le point de déséquilibre est rapidement atteint de nouveau. Une solution radicale consiste à diviser la colonie en 4 essaims selon la méthode de l'éventail, contenant chacun une cellule royale avancée.

Une autre consiste à fuir des conditions trop favorables en transhumant dans un secteur ou la miellée est plus pauvre mais les stocks de pollen emmagasinés dans les cadres de corps atténuent l'effet escompté.

Si le rucher comporte un bon nombre de colonies, la destruction des cellules royales prend trop de temps, il faudra opter pour la seconde ou la troisième solution.

Une quatrième solution consiste à faire perdre toutes ses butineuses à la colonie fiévreuse en la déplaçant de jour de quelques mètres. Les abeilles orphelines se verront confiées quelques cadres de couvain blanc dans une ou plusieurs hausses à l'emplacement d'origine. Ce blocage de ponte ainsi organisé peut avoir un effet spectaculaire sur la récolte par les butineuses d'une jeune reine de qualité. Quand à la souche déplacée elle perdra immédiatement toute envie d'essaimage et refera progressivement sa population dans les trois semaines qui vont suivre grâce à l'abondance de couvain pondu avant l'opération. Elle sera donc prête pour la grande miellée.

Une variante consiste à faire travailler ensemble dans la même pile de hausses les butineuses orphelines de deux ruches voisines.

Cette année les conditions ont été bien favorables à l'essaimage. Les abeilles ont bien profité des pissenlits et des merisiers. La proximité de colza n'a pu qu'aggraver la situation. La fièvre d'essaimage est survenue en de nombreux ruchers. Cela a sans doute permis de combler les pertes hivernales importantes dues en partie à la canicule de l'an passé.

Marc FOUGEROUSE





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